Bwadjak :
Ce mot à la consonance spéciale désigne les (vieilles) voitures, souvent des épaves, retapées, maquillées, surchargées de jeunes quelquefois pétaradantes et à la limite du mauvais goût, qui constituent l’une des originalités du carnaval martiniquais. Heureusement, un certain nombre d’ adeptes font des efforts pour rendre ces véhicules attractifs.
C.O.R. :
Collectif des orchestres de rue de la Martinique déclaré en janvier 2003 , rassemblant les associations qui participent à l’animation du carnaval. Après un lancement en 1975, les orchestres de rue ont fixé leur fonctionnement notamment en se déclarant en association au début des années 80. Le COR rassemble à fin février plus de la moitié des groupes sur un peu plus de 20 qui fonctionnent.
Chars :
Chaque année des chars carnavalesques, dont les décors sont montés sur des camions apportent cette touche de création visuelle propre à tous les carnavals de qualité. Ils sont réalisés par des décorateurs et artisans et portent un thème que les suiveurs à pied illustrent par leurs costumes. La plupart du temps ils sont sonorisés. Les stations de radio participent très souvent au carnaval, en produisant des chars uniquement porteurs d’une sonorisation, parfois avec la présence d’un ou plusieurs artistes qui tiennent le micro, pour animer le groupe qui les suit.
Diable rouge :
Diable rouge ou diable à glaces, personnage essentiel du carnaval de la Martinique,, installé dans la tradition depuis plus d’un siècle. Avec ses cornes, ses miroirs, et sa tête spectaculaire, il est le roi du mardi gras, qui se distingue des autres jours par la couleur dominante portée aussi bien par le diable, ses diablotins (sans grosse tête ni miroirs) et les carnavaliers.
Diablesse :
Lafacadio Hearn et les puristes rappelant l’origine du mot disent guiablesse. A l’origine personnage mythique de l’imaginaire créole développé par les contes, c’est un des acteurs du mercredi des cendres, la « diablesse » est vêtue de noir et blanc, elle agite durant tout le cortège carnavalesque une branche du corossolier, pour bien montrer sa tristesse pour la fin de Vaval, l’effigie qui sera brûlée à la fin des vidés.
Élections :
Ce n’est pas de la politique, et il y a encore plus d’ambiance. On votera dans toutes les communes pour les Reines, Mini-Reines (moins de 12 ans), Reine-Mère( Mamies), mais aussi pour les Rois de la Sape, ou encore pour le couple des Collèges et des Lycées.Les grandes institutions comme le Conseil général élisent leur Reine de Carnaval, tout comme les écoles. Il y aussi la Reine des comités de communes du Sud de la Martinique, celle de Fort-de-France, et la Reine des Vidés indépendamment des communes ou établissements. Certaines années, on organise l’élection de la Reine du Carnaval de la Martinique.
FECAMA :
Fédération du Carnaval Martiniquais, déclaré en 1988. Après une baisse de régime, l’association est actuellement en cours de revitalisation et développe des propositions permettant à toutes les composantes d’agir de concert pour la défense de la tradition et l’évolution des activités carnavalesques. L’actuel Président Guy METHALIE a appelé les carnavaliers à œuvrer ensemble en se rapprochant de la situation. La Guadeloupe et la Guyane ont des Fédérations qui rassemblent les acteurs du Carnaval.
Groupes à pied :
Il y a les groupes costumés qui choisissent leur thème de costumes. Certains sortent régulièrement pour le carnaval comme le comité Bibas, lauréat de plusieurs TROPHÉES DU CARNAVAL DE LA MARTINIQUE. Nous avons aussi les orchestres de rue, composés d’une section de percussions, et parfois d’une section de cuivres, et toujours précédés d’un groupe de danseurs de taille variable. Le carnaval de la Martinique se distingue par sa diversité, et permet de voir des groupes d’excentriques et de provocateurs sans thème costumés, dans la rue pour s’amuser et se défouler sans organisation particulière.
Hommes d’ Argiles :
Dans beaucoup de rituels et de fêtes du monde, il y a des individus qui recouvrent leur corps de terre. Depuis 2000, un groupe de jeunes de la commune des Trois Ilets, berceau de la poterie artisanale, a constitué un spectacle vivant de qualité notamment présenté pendant le carnaval, où ils apparaissent dans des parades ou sur podium enduits de terre et s’arrêtant souvent pour offrir des tableaux aux spectateurs. Ils s’appellent les « hommes d’ Argile »
Loup :
Masque couvrant les yeux ou jusqu’à la moitié du visage, vieux comme la civilisation. Titre de l’un des plus gros succès de l’histoire du carnaval des Antilles « voici le loup » de Djo Dézormo », au début des années 90.
Malpropre :
Il s’habille ( c’est toujours un homme) de façon outrancière et joue avec des objets comme un vase de nuit ou autres jouyeusetés, dans l’ esprit de la transgression et de la provocation propre au carnaval. Il peut porter de manière burlesque des sous vêtements de femme sur un corps déshabillé.
Marian lapofig :
Ce personnage est entièrement couvert de feuilles de bananier séchées et son expression dans la rue consiste à tournoyer durant sa déambulation..Figue (fig): c’est aussi en langage créole le nom de la banane à la Martinique. Les feuilles servent à fabriquer une tunique végétale, art africain ancestral qui a traversé l’atlantique avec nos ancêtres. Marian lapofig constitue aussi une synthèse comprenant la réminiscence du montreur d’ours du cirque venu à Saint-Pierre d’avant la catastrophe, qui montrait son animal appelé « Marianne », tournoyant devant son public.
Mèdsin lopital :
Trop proche du français pour ne pas comprendre! Ce costume représente ou tourne en dérision le corps médical et para-médical: blouse blanche, et autres accessoires de ces professions mis en évidence, le visage est parfois enfariné.
Nèg gwo siro :
Par petits groupes, ils s’ enduisent de mélasse et de charbon de bois et en parcourant les rues durant le carnaval, s’amusent à effrayer le public ou font mine des salir les spectateurs. On peut associer à cette pratique des réminiscences de l’esclavage ou le souvenir du noir africain à travers cette pratique et la symbolique qui s’y exprime.
Rad Kaban :
EN créole toutes les lettres se prononcent. Littéralement vêtements sortis du dessous de matelas. Une manière de s’amuser par le port de vêtement anciens ou passés utilisés de manière originale. Un déguisement à peu de frais.
Reines, Roi :
Voir élections. Une particularité. La Reine des Vidés est élue pour ses qualités de danseuse, d’impact et d’animation du public, pas pour le port d’un costume, qui lui sera réalisé sur mesure pour les parades en Martinique et à l’ étranger. Il y a depuis peu des élection de Roi de la Sape. Les scolaires (étudiants, lycéens, et étudiants certaines années),, organisent l’élection du couple des établissements.
Tambour :
Tanbou. Le tambour traditionnel (fût de bois, peau naturelle) est devenu rare en Martinique, contrairement à la Guadeloupe, dans l’attirail des orchestres de rue. On retrouve des tambours à caisse claire ou des tom de batterie, voire des barils en plastique qui servent de basse dans les groupes.
Ti bwa :
2 baguettes frappent un bout de bambou porté par le musicien ambulant d’un orchestre de rue. Cet instrument de percussion figure historiquement d’ abord dans la musique rurale traditionnelle, le fût du tambour étant à la place du bambou. C’est le carnaval qui l’a rendu nomade.
Touloulou :
Les témoignages des anciens et les écrits nous rapportent que les Touloulous existaient en Martinique il y a plus d’un siècle. C’est une tradition transférée de Saint-Pierre à la Guyane qui en a remarquablement fait son porte drapeau du carnaval de Cayenne. Ce sont des femmes masquées et entièrement couvertes, méconnaissables qui viennent incognito inviter les hommes à danser durant les fêtes de carnaval (sans suite !). On apporte au mot Touloulou diverses significations, mais n’ oublions pas que c’est le vêtement traditionnel la « rivière salée » de la Martinique qui est à l’origine de ce vêtement.
Trophée :
Il y a toujours eu comme pour tout carnaval des récompenses offertes à des acteurs de celui de la Martinique, aussi bien dans le Saint-Pierre d’avant l’éruption de la Montagne Pelée, qu’à Fort-de-France de la belle époque, ou dans les années précédentes dans les principales communes de l’île. Mais depuis 1997, l’ OMDAC a entrepris de labelliser les meilleures réalisations du carnaval en créant les TROPHÉES du CARNAVAL de la MARTINIQUE qui sont aujourd’hui 12 récompenses principales, complétées depuis 2002 par 2 distinctions complémentaires, ceci dans chaque catégorie. (voir rubrique concours)
Vaval :
Effigie principale du carnaval, le VAVAL domine de sa taille ,de 3 à 4m, les autres participants dans le circuit des vidés. Réalisé à Fort-de-France et dans les principales communes de la Martinique, comme Saint-Pierre, Trinité, Marin, etc… il apparaît pour les jours gras, participant à chaque après midi de liesse populaire et sera incinéré devant la foule au soir du mercredi des cendres. En général sur le front de mer.
Vidé :
Nom global de la parade carnavalesque aux Antilles françaises et en Guyane.Plus particulièrement les regroupements ambulatoires avec orchestre de rue et leurs suiveurs, ou groupes costumés, voire le simple groupe sans thème derrière un char.
D’autres termes seront ajoutés. N’hésitez pas à nous faire part d’un oubli ou d’un mot qui vous paraît important
Le carnaval créole, malgré une ressemblance globale, présente une grande diversité certains termes sont différents pour exprimer une même réalité, entre par exemple la Martinique et la Guadeloupe. Nous travaillons à faire ce comparatif.